Par Konami, le 12 juillet 1991, sur Game Boy – Le titre occidental de cet épisode ne l’indique pas explicitement, mais ce Castlevania II: Belmont’s Revenge n’est autre que la suite de Castlevania: The Adventure. Au secours, crieront les plus prudents, et ils n’ont pas tort quand on connaît la piètre qualité du premier opus Game Boy. Pourtant, en moins de deux ans, les quatre développeurs de ce Dracula Densetsu II comme on l’appelle au Japon ont su gommer quelques erreurs, grossières mais fatales, du premier opus pour rendre une copie beaucoup plus convaincante. Voire même franchement concluante. C’était la moindre des choses…

Le nouveau messie

La petite équipe en charge des épisodes Game Boy de Castlevania n’a pas baissé les bras, tant mieux. Plutôt que de barrer la route au développement de la saga sur les consoles portables (ce qui aurait été fort dommage quand on jauge les valeurs des épisodes GBA et DS), ils se sont remis au travail en s’efforçant de corriger beaucoup d’erreurs de Castlevania: The Adventure. Et comme par enchantement, c’est bien meilleur. Le jeu ne rame plus, les phases de plateformes sont jouables et on retrouve même des armes secondaires (deux uniquement, la hache et l’eau bénite). Le titre est même plutôt agréable à jouer et bien plus simple à terminer que son grand frère, tout simplement frustrant. Cependant, ce Castlevania II: Belmont’s Revenge ne change pas radicalement d’orientation et on y retrouve toutes les caractéristiques de la « sous-série » avec ses cordes en lieu et place des escaliers, son fouet qui tire des boules de feu quand il est upgradé au maximum et son bestiaire si singulier, même si on trouve cette fois un squelette, oui un seul, sous la forme d’un ennemi qui grimpe aux cordes. L’ancêtre de Donkey Kong Jr. L’affrontement contre Dracula se déroule toujours dans une arène un peu spéciale pour la saga et est, pour le coup, vraiment coriace.

Le déroulement de cet épisode est quasiment unique dans la série (même si Lament of Innocence s’en approche avec son hub central), puisqu’il reprend le système d’un Rockman : vous pouvez choisir un niveau parmi quatre dans l’ordre de votre choix, avant d’avoir le droit de pénétrer dans l’antre du mal, à savoir Castlevania. Les deux derniers niveaux sont bien plus difficiles, surtout les boss qui, sans les connaître un minimum, sont franchement redoutables. Le level design n’est pas sensationnel mais il permet une assez grande variété de situations pour ne pas s’ennuyer. De toute façon, le jeu n’est pas des plus longs, on n’a donc pas spécialement le temps de se tourner les pouces, même si la lenteur globale de l’action est toujours aussi lourde. On va mettre tout ça sur le dos de la puissance de feu d’une Game Boy de première génération, mais certains titres s’en sortent si bien (comme les Super Mario Land au hasard) que l’on reste un peu sur notre faim.

Propulsé par une Game Boy

Techniquement, c’est bien plus clean que dans le premier opus. Je le répète mais malgré sa lenteur soporifique, ce Castlevania II: Belmont’s Revenge ne rame plus à la mort dès qu’un sprite apparaît. Que ça soulage. Globalement, le titre est même plutôt joli. Plutôt joli, j’ai dit, pas visuellement époustouflant, on est d’accord. Fatalement, le rendu visuel est toujours en noir et blanc mais les décors sont assez détaillés pour se représenter un univers séduisant. Ce qui lui donne de la personnalité, ce sont les thèmes des décors avec un niveau de cristal, un autre sur un nuage… Cela donne un minimum de cachet et une variété manifeste. Les musiques de cet opus sont aussi réussies que celles de son prédécesseur, notamment le thème du premier niveau, New Messiah, qui enflamme le haut-parleur de la Game Boy. Amateurs de chiptune, régalez-vous.

Castlevania II: Belmont’s Revenge se révèle au final être un bon jeu de console portable et c’est le principal. Il n’est pas seulement meilleur (et le mot est faible) que Castlevania: The Adventure. Il est également un bon représentant de la série sur la Game Boy, dont les capacités sont inéluctablement limitées. Plutôt qu’imiter les versions console et, notamment, le très riche Castlevania III: Dracula’s Curse, les développeurs ont préféré cultiver leur propre vision de la saga, et tant mieux : cela donne une bonne raison de s’y essayer au moins une fois.