Par Sega-AM2, le 21 avril 2010, sur Xbox Live Arcade et PlayStation Network – Quatre ans. C’est le nombre d’années qu’il faut attendre entre chaque Coupe du Monde de la FIFA. C’est aussi tout le temps pendant lequel doit patienter un malchanceux né un 29 février, jusqu’à son prochain anniversaire. Et c’est précisément la période qu’il a fallu pour qu’un portage d’After Burner Climax soit réalisé. Il était presque certain qu’une conversion du Lindbergh aux consoles de salon actuelles serait effectué : non seulement ce grand nom de l’arcade se prêtait parfaitement aux plateformes de téléchargement, mais en plus, le revival d’Out Run avait connu un franc triomphe. La démarche est donc la même : mettre à jour un titre de vingt ans d’âge, tout en conservant l’esprit même de ce succès d’antan.

L’OutRun2 des airs !

Oubliez les G-LOC: Air Battle et autre Sky Target. After Burner Climax propose un authentique retour au source, comme OutRun2 en 2003. Sauf qu’ici, il n’est pas question d’une voiture italienne mais d’un F-14 Tomcat, d’une flotte entière à dézinguer et de paysages fabuleux à franchir. Malgré ces menues différences, After Burner a toujours ressemblé à Out Run : on traverse une scène, on choisit son itinéraire, puis on traverse un autre décor, totalement différent. Et ainsi de suite, jusqu’à éviter, en l’occurrence, un désastre nucléaire. La construction est simple et parfaite pour des sessions de jeu courtes, où l’on cherche à faire péter le high score, le jeu en met plein la vue et on s’amuse dès les premières secondes : c’est la définition même de l’arcade.

D’un point de vue du gameplay, on n’est donc pas étonné de retrouver les mêmes sensations qu’il y a vingt ans. On se déplace pour éviter les attaques ennemies en augmentant ou en réduisant la vitesse de l’appareil, ou en faisant un tonneau. Pour se défendre, on a deux armes différentes : la première est un tir en rafale, la seconde est un lock qui s’active lorsqu’on passe le réticule de visée sur un ennemi. Il est fortement recommandé de verrouiller plusieurs adversaires à la fois pour faire grimper la jauge de combo. La nouveauté vient du mode climax, qui a donné son sous-titre au jeu. Il s’agit d’une jauge qui se charge, en volant et en abattant des ennemis. Une fois pleine, on l’active pour enclencher un bullet mode. Au ralenti, on peut donc passer le réticule de visée, beaucoup plus gros qu’habituellement, sur tous les ennemis de l’écran. De quoi faire le ménage dans un beau feu d’artifice !

La tête dans les nuages

Le mode climax, vous l’aurez compris, est aussi l’occasion d’en mettre plein les mirettes. After Burner nouvelle génération est un spectacle permanent : les effets spéciaux sont nombreux et impressionnants (effets pyrotechniques réalistes, nuées raffinées…), la vitesse coupe le souffle, les paysages sont sophistiqués et l’ambiance sonore soutient formidablement le rythme. Pour le dire plus simplement, ça décoiffe ! D’ailleurs, il est possible de choisir entre la bande originale de ce nouvel opus ou de se passer les pistes inoubliables d’After Burner II, quelle classe. L’expérience est certes, courte, puisque le jeu ne dure pas plus d’une dizaine de minutes, mais les sensations sont donc très fortes.

Au niveau de la qualité de la conversion, il n’y a pas grand chose à signaler. Tant mieux, et dommage. Tant mieux, car la qualité du titre est irréprochable, la plastique est parfaite, ça ne rame pas, ça ne saccade pas et ça ne ralentit pas. Mais on peut regretter que le portage soit si « brut ». Les modes de jeu ne sont pas nombreux et, contrairement à OutRun2 en son temps, cette conversion n’apporte pas toute une plâtrée de missions sur des tronçons de parcours. Cela aurait pu pimenter l’expérience et prolonger le mode arcade, mais au lieu de ça, on a des options spéciales à débloquer (jauge qui se recharge plus vite, ennemis moins forts) à condition de remplir certaines conditions. Cela va s’expliquer par le fait qu’OutRun2 avait eu droit à une sortie en boîte, alors que cet After Burner Climax, lui, n’est qu’en téléchargement. Le budget est moins gros, le coût du portage est certainement bien moindre. Pas de quoi râler, ceci dit, puisque l’essentiel y est. Et tant qu’on a des succès et trophées à acquérir, tout va bien.

« Good hit. Well done. »

On aurait pu craindre qu’en quatre ans, la magie n’opère plus. Mais une expérience aussi spectaculaire que celle d’After Burner ne souffre en rien du poids des années. D’ailleurs, c’est en lançant une partie de la première mouture de la série, celle de 1987, qu’on se rend compte que, finalement, ça n’a pas tant vieilli. Il est même toujours aussi impressionnant. Et bien After Burner Climax est fait de ça : un concentré d’action pure et de vitesse. À côté de l’aspect purement spectaculaire reste un jeu agréable à jouer et facile à maîtriser. Il est surtout assez intéressant dans sa structure et dans son gameplay pour que les joueurs aient envie de s’y mesurer. Un excellent jeu d’arcade, tout simplement.