Par Cave, le 19 octobre 2007, sur CAVE CV1000 puis Xbox 360 Danmaku et scrolling horizontal ne font pas bon ménage. D’ailleurs, depuis Progear no Arashi sur CPS-2, Cave n’avait pas développé de titre qui défilait dans ce sens. Mais Deathsmiles vient rompre cette triste monotonie avec ses petites coquines d’Halloween et un tas d’originalités, pour un jeu, qui au final, est peut-être le shooting game le plus original et le plus accessible qu’il m’ait été donné de pratiquer depuis fort longtemps.

Rien à voir avec Mr. Jack…

Après la disco et les cochons volants, Cave nous donne à parcourir un nouvel univers pour le moins inhabituel dans le monde impitoyable des manic shooters. Il s’agit d’Halloween. Rien de très extraordinaire en soit, et on s’imagine déjà un Rainbow Cotton des temps modernes. Justement, on a sous la main quatre petites sorcières, de onze à dix-sept ans, en bas résille ou en costume d’infirmière, sans le manche à balai, fort heureusement. Chacune d’entre elles possède une force de frappe et une vitesse différentes, ainsi qu’une gestion du familier distincte. Une fois sélectionnée la petite nénette loligoth à fort potentiel marketing, on parcourt un univers haut en couleurs et truffé de bestioles qu’on croirait sorties d’Akumajô Dracula (coucou les floating eyes !). Les musiques collent parfaitement bien à l’action, d’ailleurs, on est un peu moins dans un délire dance qui colle à Cave depuis maintenant quelques titres. Et c’est tant mieux. La réalisation dans son ensemble est de haute voltige et Deathsmiles brille tant par la finesse de ses sprites que par la richesse des animations.

D’un point de vue du gameplay, le titre est plutôt original, en comparaison avec ce que Cave a l’habitude de produire. Comme je l’ai évoqué un peu plus haut, son scrolling est horizontal. Bon, il lui arrive également de changer de direction, mais grosso modo, ça se déplace de gauche à droite. Sauf qu’à l’instar du LOSC de 2010/2011, le danger peut venir de partout. Il faudra tantôt shooter à gauche, tantôt à droite. Ne vous inquiétez pas, de gros warnings sous forme de flèches légendées « ENEMY » apparaîtront aux bords de l’écran. Complexe, mais pas traître. Mais c’est quelque chose d’assez rare, dans les shooting games, pour être signalé. En effet, le plus souvent, les salves d’attaques ennemies sont frontales. La possibilité d’être agressé de part et d’autre de l’écran change beaucoup les habitudes de positionnement et de déplacement. Du coup, on ne se contente pas de se placer dans un coin de la télé pour éviter quelques enchaînements de tirs en restant appuyé sur le laser. D’ailleurs, pour éviter cela, Cave a donné trois types d’armes à votre héroïne : un tir rapide, un laser et un lock qui fonctionne avec votre familier. Rien d’original, me direz-vous. Mais tout le génie du titre réside dans l’armement, puisque chaque ennemi est plus ou moins faible à une arme, ainsi, il lâchera plus d’objets en fonction de votre tir. Votre jauge d’objets une fois à 1000 vous permet d’enclencher le mode power up et là, c’est la java, puisque vous devenez invulnérable aux ennemis (pas aux tirs ennemis, attention !) et récoltez un gros paquet de points supplémentaires croissant à chaque couronne ramassée de chaque bébête trucidée.

Rank [insérer ici un chiffre compris de 1 à 3]

Pour se départager et comparer leurs scores, les gamers les plus acharnés auront à traverser sept niveaux plus un optionnel. Là aussi, Deathsmiles se démarque beaucoup de ce qui existe, puisqu’on a la possibilité de choisir l’ordre des tableaux. Pas comme dans un RockMan, ceci dit : pour préciser les choses, on a le choix parmi trois niveaux, puis trois autres, puis parmi les deux qu’il reste du premier choix, et ainsi de suite. Après ces quelques pérégrinations, il y a la possibilité de faire le canyon optionnel, puis d’entrer dans le château final, qui semble vraiment issu de Gekka no Yasôkyoku. Mais cette liberté de parcours est d’autant plus intéressante qu’on peut librement choisir le rank. Vous détestez Psikyo ? Vous ne supportez plus Battle Garegga ? Vous avez la haine contre Strikers 1945 IIDeathsmiles est fait pour vous, mon bon monsieur. À l’entrée de chaque niveau, vous définissez vous-même le rank, sur une échelle de 3, ce qui évite une montée subite et absurde de la difficulté. Les plus malins auront remarqué qu’à partir du cinquième stage en rank 3, les ennemis lâchent des boulettes suicide, il est donc envisageable de repasser en rank 2, au détriment du score évidemment, pour éviter cet obstacle.

Il existe d’ailleurs d’autres petites techniques pour gonfler le score, notamment la possibilité de recharger son power up en instant, en plaçant une bombe au bon moment, au bon endroit. Il semblerait qu’il n’existe que quelques spots dans le jeu où la manipulation est possible, mais je vous garantis l’effet sur votre high score. Concernant les items, ils se décomposent en plusieurs en tombant au sol. C’est légèrement plus complexe que cela, mais pour simplifier, il est donc bon de les laisser rebondir avant de les ramasser. Le hic est qu’il est parfois difficile de distinguer, dans le décor, ce qui est du sol ou du vide, donc il peut arriver de laisser tomber une grosse poignée de points bonus dans les abysses d’Halloween Town, croyant trop bien faire… Le système de score, dans son ensemble, est particulièrement complexe mais très réussi. Mais ne vous y trompez pas, Deathsmiles reste malgré cela un jeu extrêmement accessible au néophyte et le 1cc reste totalement envisageable pour le joueur moyen, surtout qu’il tabasse largement moins qu’un Cave habituel, un choix très certainement judicieux compte tenu du scrolling. Le pilote confirmé qui a un porte-clé en Vic-Viper et le fond d’écran de Ketsui, lui, aura de quoi faire avec un système de jeu riche. En plus des versions arcade et Xbox 360, la version 1.1 est proposée au joueur. Celle-ci donne la possibilité de diriger le familier avec le stick droit. Pour information, dans son infinité bonté, Rising Star Games a offert, dans la version européenne, le mega black label qui propose un personnage en plus (Sakura, un boss de la version standard), un second stage optionnel (le palais de glace), un nouveau rank (999… frightening), un rééquilibrage dans le choix des personnages ainsi que la possibilité d’enclencher le mode power up à 500 items et non plus à 1000.

Le shoot pour tous

Deathsmiles est donc de très loin un danmaku extrêmement abordable, tant au niveau de l’incroyable prix doux auquel il est arrivé en Europe, qu’au niveau du contenu à la difficulté modulable. Il est possible d’y trouver son compte, même pour un joueur occasionnel. Monsieur score, lui, y trouvera également un intérêt grâce à un système riche des plus intéressants à pratiquer. Peut-être pas aussi pointu que certaines tueries, au sens propre du terme, de Cave, Deathsmiles brille par toute son originalité, sa réalisation de grande qualité et le nombre de joueurs qu’il touche, quels que soient leurs CV en matière de shooting game. Et n’oublions pas de soutenir (et remercier) Rising Star Games, qui nous apporte, pour la première fois, un Cave en Europe (en dehors de Guwange sur le XLA) sur un plateau doré. Vrais reconnaissent vrais !

Merci à Shû Shirakawa pour la relecture et les corrections !